La rumeur courrait dans le monde scientifique depuis plusieurs jours, c’est désormais officiel, la planète Vénus dispose bien dans sa dense atmosphère de phosphine. Une information renversante pour toute personne ayant un doctorat en astronomie, mais qui demande un brin plus de contexte pour les non-initiés.
Revenons tout d’abord sur cette étude, publiée par la très sérieuse Royal Astronomical Society. Elle a été dirigée par Jane Greaves, un nom reconnu de la communauté scientifique. Avec son équipe elle vient d’annoncer avoir détecté de la phosphine dans la haute atmosphère de notre voisine Vénus. Une détection inattendue qui remet au centre des débats la question de la vie sur Vénus. La dense atmosphère de la planète ainsi que sa température, proche des 470 degrés, avait balayé tout espoir de trouver un jour de la vie sur cette planète.
Qu’est-ce que la phosphine ?
Alors que l’étude sur l’analyse de l’atmosphère vénusienne ne passionne, en général pas les foules, la découverte de ce gaz affole la communauté scientifique. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. La phosphine est donc un gaz, composé de phosphore et d’hydrogène. On en trouve sur Terre, bien qu’il soit hautement toxique pour l’homme. Sa toxicité en a longtemps fait un très bon pesticide, son utilisation est aujourd’hui interdite.
Mais si son utilisation agricole a fait sa renommée, ce gaz est intéressant pour un tout autre point. En effet, il n’est produit que par des espèces vivantes. Notamment des bactéries ou micro-organismes anaérobies, qui sont capables de vivre sans oxygène. Le lien est donc simple entre la présence de ce gaz, et celle de vie dans l’atmosphère de Vénus.
De leur côté les chercheurs à l’origine de l’étude préfèrent parler d’un mécanisme chimique encore inconnu. Mais la thèse bactériologique est, à ce jour, la seule qui a été observée scientifiquement. Cela voudrait donc dire que des formes de vies existent dans la haute atmosphère de Vénus, sûrement sous la forme de bactérie. Une réelle révolution dans notre perception de l’univers. Cette découverte ouvre la porte à une multitude de formes de vies, très éloignées de la nôtre, capable de se développer dans des atmosphères sans oxygène, avec des températures et des pressions inimaginables pour nous sur Terre.
La vie sur Vénus… et ailleurs ?
Si cette hypothèse venait à être vérifiée, ce serait la preuve que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Longtemps vu comme une hypothèse, la présence de vie en dehors de la Terre devenait une suite logique à mesure que les scientifiques comprenaient le sujet, cette découverte n’est donc pas en soit une révolution, mais elle reste une grande surprise tant la piste de Vénus comme terre d’accueil de la vie avait été abandonnée ces dernières années.
Car il ne faut pas s’y méprendre, les formes de vies que l’homme est en capacité de découvrir dans les années à venir ne seront que bactériologiques. Dans ce sens, la planète Mars faisait donc office de grande favorite pour héberger la vie, ou tout au moins l’avoir hébergé par le passé. La lune Europe, qui tourne autour de Jupiter, fait elle aussi partie des favorites. Il est même possible que la vie existe toujours sur le satellite. Cette lune de la géante gazeuse serait entièrement recouverte d’un océan d’eau liquide, prisonniers sous une épaisse croûte de glace, ce qui en fait la candidate idéale.
Toutes ces hypothèses restent à prendre avec des pincettes, et la communauté scientifique reste très prudente quant à l’analyse de ces informations. Mais une chose est sûre, les missions vers Vénus risquent de reprendre, et l’espace n’a pas fini de nous livrer tous ses secrets.